La notion de cosmocitoyenneté nous ramène directement à la notion de cosmopolitique. D’abord, il s’agit de définir ce qu’est un citoyen. Notre définition s’inspire de l’Ethique à Nicomaque d’Aristote et peut être énoncée comme suit : le citoyen est la personne qui, vivant dans sa Cité, membre d’une communauté, décide délibérément d’exercer ses responsabilités au sein de ladite communauté, en ayant :
• le souci permanent de l’équité et de la justice
• le souci de l’intérêt général, des biens communs et de sa communauté
• le souci de se développer lui-même
Le citoyen participe donc activement à la vie politique de la communauté dont il fait partie. Et c’est parce qu’il exerce ses responsabilités politiques qu’il est un citoyen. Le devoir premier et dernier du citoyen étant donc de prendre soin de ce qui l’environne, de la communauté de laquelle il fait partie, comme de lui-même. Si son enracinement physique est local, car ne pouvant se situer que là où il se trouve, il n’en reste pas moins qu’afin d’empêcher la possibilité d’un localisme fermé d’esprit, qu’une dynamique se doit d’être amenée par l’activation des fonctions d’un imaginaire ouvert à l’extérieur, et donc au cosmos, au « Grand Autre ». Cet imaginaire ouvert à l’infini, aux ailleurs, aux voyages, aux découvertes, aux explorations et aux rencontres, nous l’appelons l’imaginaire cosmocitoyen. Cet imaginaire permet de faire en permanence le lien entre les niveaux de vie locaux et les niveaux de vie globaux, entre l’ici et le là, entre moi et l’autre. Autrement dit, d’articuler un dialogue permanent et fertile entre l’infiniment petit et l’infiniment grand. Lorsqu’un être vit consciemment ce dialogue entre son intériorité et toutes les extériorités possibles, inévitablement, c’est une forme d’ouverture naturelle à l’infini qui s’opère en lui. Ce sens des responsabilités localement situé et cette ouverture au Cosmos et à l’infini qui entoure et compose l’individu est ce que nous nommons cosmocitoyenneté. Ce type de conscience-là, nous la jugeons désirable et souhaitable. La vivre ne constitue en rien une condition de participation à la Multiversité. Simplement, celle-ci cherchera à activer l’émergence d’une telle conscience en chacun et chacune dans l’immense pluralité et diversité des cultures existantes sur Terre.
Le principe cosmocitoyen peut donc être perçu comme une forme de meta-culture aspirant à une inclusivité qui n’homogénéiserait pas les identités culturelles existantes, mais qui plutôt chercherait à développer en chacune d’elle une capacité de dialoguer entre elles dans un souci de respect mutuel, de concorde et de paix.
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