LES PROJETS

Trois projets pour commencer à déconstruire la fabrique du Pouvoir tout en construisant celle de nos puissances en voie de libération et d’épanouissement :

Le Réseau est d’ordre systémique et s’intéresse aux cycles de création de valeur dans l’économie et les procédés par lesquels la population qui les produit peut en récolter les fruits
Le Crédit Solidaire Citoyen est d’ordre financier et s’occupe de faire de l’épargne le catalyseur d’une forme novatrice et conviviale d’émancipation sociale
La Multiversité Populaire est d’ordre psycho-épistémologique. Elle traite de la production et de la transmission des savoirs. Son but est d’activer la conversion du regard permettant le passage d’un système destructeur et aliénant à un autre, régénérateur et autonomisant

Le Réseau qu’est-ce que c’est ?

Le Réseau est un circuit commercial intégral et intégré qui, par son aménagement spécifique, permet d’activer des pratiques générant de la prospérité partagée pour les populations qui l’implantent au sein des territoires où elles vivent. Il se forme de manière interactive par une mutualisation de moyens visant à créer des coopératives d’achats et de productions dans lesquelles les consommateurs et les producteurs sont solidaires parce qu’ayant des intérêts convergents d’ordre primordiaux. Du primaire au tertiaire, de l’extraction de matière première à l’économie numérique, l’approche holistique du Réseau couvre l’ensemble de la chaîne de production de valeur et la met entièrement au service de l’intérêt général et des biens communs.

Logique et dynamique

Le Réseau aménage donc des pratiques mutualistes et coopératives sur le plan socio-économique. L’offre et la demande n’y sont plus en guerre, mais y travaillent en symbiose. Nous passons d’une forme de schizophrénie qui opposent les différentes parties du corps social qui, juste pour obtenir de meilleurs prix, y sont toutes en lutte contre toutes à une forme réconciliée de celui-ci dans laquelle tous coopèrent avec tous. Sa logique est de garder la valeur produite par les cycles commerciaux allant de l’extraction à la distribution au sein des populations et des territoires qui en sont les producteurs afin de pouvoir réinvestir les bénéfices des différentes activités vers le bien-être des premiers et la régénérations des seconds. Sa dynamique crée des synergies entre les cinq secteurs composants l’économie réelle. Concrètement, les consommateurs mutualisent en vue de créer des coopératives d’achats ; les producteurs mutualisent en vue de créer des coopératives de transformations ; tous mutualisent en vue de créer des coopératives de crédits, de distribution et de services numériques. Les consommateurs garantissant des débouchés et des revenus justes aux producteurs. Ceux-ci garantissant en retour la qualité des produits et l’accessibilité des prix.

Effets

Les effets conjugués du Réseau sont multiples. Par les synergies entre les différents acteurs de l’économie réelle et régénératrice, ils captent la plus large part des bénéfices et plus-values qui sont habituellement captés par le système dominant. Ceux-ci peuvent enfin être mis au service de la population, de l’environnement et des biens communs. D’un point de vue individuel, le pouvoir d’achat et le bien-être sont augmentés. D’un point de vue sociétal, c’est une ère de prospérité partagée qui s’ouvre. D’un point de vue environnemental global, l’équilibre est trouvé avec les écosystèmes et la pression amoindrie sur la biodiversité

Protagonistes et interactions

A. les producteurs : ils mutualisent des moyens de produire au niveau du primaire et du secondaire. Leurs marchandises sont écoulées auprès du tertiaire à un volume et pour des prix leurs garantissant la stabilité et la justesse des revenus.
B. Les consommateurs : ils mutualisent pour créer des coopératives d’achats. Ils offrent des débouchés garantis aux marchandises des producteurs associés. Cela leur donne accès à des marchandises au prix coûtant.
C. La chaîne logistique de stockage-distribution : elle est créée par l’interaction entre A et B.
D. L’organisme de crédit : il est créé via l’épargne des producteurs et des consommateurs. Il sert à investir dans le Réseau, afin d’en renforcer les caractères de résilience et de robustesse.
E. Transmission des savoirs et plateforme numérique : par la création d’un pôle d’éducation permanente, le Réseau renforce les compétences sociales, intellectuelles et professionnelles de ses membres. Par ses plateformes numériques il facilite la participation de tous à la gouvernance de ses différentes antennes et assure la transparence des décisions et des transactions.

On le voit, les synergies ayant lieu entre ces différents segments impactent positivement tous les acteurs de la chaîne de production de valeur. Voici quelques conséquences directes potentielles du Réseau :

1° augmentation généralisée du pouvoir d’achat
2° augmentation de la qualité générale des marchandises
3° augmentation de la capacité d’investir vers un avenir souhaitable via des outils financiers populaires
4° relocalisation de l’activité économique
5° augmentation des connaissances générales de la population
6° augmentation du taux de participation de la population via un système de gouvernance transparent et convivial

Conclusion

La conception du Réseau s’inspire de l’approche peer-to-peer de Michel Bauwens. Celle-ci, en s’appliquant aux cycles de production de la valeur de l’économie réelle, permet de libérer les « boucles de l’abondance » pour la population. Son paradigme est écosophique et s’inspire du fonctionnement de la nature. L’abondance, la circulation libre des flux et la coopération en son les trois piliers cardinaux. Pour être génératrice de vie, de prospérité et de bien-être, l’économie se doit de trouver les moyens de décliner chacun d’eux et de les mettre en applications dans le plus concret des quotidiens tout en étant en adéquation avec les territoires où elle se déploiera. La conception du Réseau met à portée de chacun la possibilité de contribuer à un changement profond de paradigme sociétal tout en continuant de faire ce qu’il fait et d’être qui il est déjà. Simplement, ce qui nous reliait à un système destructeur, qui parasitait les fruits de nos activités de producteur-consommateur et qui concentrait toujours plus de richesses en de moins en moins de mains, est disrupté. La maximalisation des profits n’en est plus la règle d’airain. Désormais, en devenant des parties prenantes dans des coopératives d’activités, nous nous relions à un système dans lequel les richesses produites profitent avant tout à ceux et à celles qui les produisent. L’enrichissement ainsi produit, n’est plus qu’uniquement compris sous le prisme réducteur et toxique de la vénalité financière mais il entre dans un spectre multidimensionnel incluant les dimensions matérielles, sociales, intellectuelles, professionnelles, émotionnelles et environnementales de la vie. Autrement dit, la réorientation des flux créateurs de richesses du Réseau profite à l’ensemble de la société et mets les plus-values générées par celui-ci au service du vivant, et non plus exclusivement au service des actionnaires et de leur désirs de retour sur investissement, au mépris du bien-être social, des écosystèmes et de la biodiversité.

LE Crédit Solidaire Citoyen

Le Crédit Solidaire Citoyen est un organe financier convivial dont le but est de faire que l’épargne de tous et de toutes, grande ou petite, puisse volontairement impacter positivement la Situation, tant au niveau local que global

Le Crédit Solidaire Citoyen qu’est-ce que c’est ?

C’est un puissant outil financier au service des communautés de vie locales. Il est géré par elles et sa fonction est de satisfaire leurs besoins. Correctement utilisé, il permet de créer de la prospérité partagée et du bien-être, ce dernier étant conçu comme un phénomène multidimensionnel et holistique.

Diagnostic

Le corps social est atomisé. Le pouvoir et les richesses sont toujours plus concentrés en de moins en moins de mains. Pollution. Chute de la biodiversité. Inaction et inadaptation au changement climatique. Le système dominant actuel peut être qualifié d’anti-convivial et est anti-démocratique, voire morbide, par définition. Il est temps de faire valoir une alternative viable, suffisamment riche conceptuellement et suffisamment simple quant à sa mise en pratique, pour pouvoir inverser progressivement, mais néanmoins résolument, le cours des choses.

VISION

Nous vivons dans une société d’abondance. Depuis de la fin du XIXème siècle, le PIB mondial a augmenté de 8700% et la productivité horaire de 2000%. Nous ne nous en rendons pas compte, mais tout est déjà là pour vivre une ère de prospérité partagée sans précédent. Principalement deux choses nous en séparent : d’une part la cupidité des institutions génératrices de la rareté généralisée ; et d’autre part, notre propre regard, qui pour passer de cette rareté à la prospérité doit lui-même se convertir pour accomplir ce passage de l’une à l’autre. Le point essentiel ici est de comprendre que le système dominant tient moins par l’effet de sa propre volonté que par notre adhésion à lui. Notre regard en cours de transformation fera émerger de nouveaux désirs plus harmonieux et pacifiques. S’ensuivront des séquences d’actions qui pourront transformer ces désirs en réalités. Le tout étant conditionné par cette indispensable conversion du regard à effectuer. Le CSC se donne pour mission primordiale de contribuer à ce changement intérieur en créant déjà son écrin d’apparition à l’extérieur.

en pratique

Nous pouvons concevoir le CSC comme un bureau de Poste. Aussi naturellement que nous allons acheter des timbres au second, nous irions déposer notre épargne au premier. Quantitativement, pour une unité territoriale comptant 10.000 habitants, composée de 5.000 actifs, qui pour la Belgique, ont un salaire moyen net de 1.900€ ; supposons qu’ils parviennent à épargner 200€ par mois ; cela nous ferait un montant de 1 million d’euros par mois à réinvestir dans la satisfaction des besoins locaux et la création d’une circuiterie économique y correspondant. Des frais sont à prévoir pour le Bureau de l’agence du CSC. En comptant large, cela nous fait 10%. Comprenons que les épargnants sont 1° des sociétaires de l’agence et 2° qu’ils deviennent des investisseurs qui bénéficieront de l’octroi de crédits aux entrepreneurs. Ces bénéfices sont de nature matérielle, sociale et spirituelle. Ils peuvent être au moins comptés au nombre de trois :

1° via la prime du retour d’investissement
2° via la satisfaction de contribuer à l’amélioration générale de son cadre de vie
3° via la satisfaction de contribuer à l’amélioration particulière de la vie d’autrui

PERSPECTIVES

C’est ici que les choses deviennent particulièrement intéressantes. Le CSC conçoit des circuits financiers en vase presque clos. L’épargnant-investisseur-créditeur est le consommateur de son débiteur. C’est donc son propre argent, qui par la circulation entre les membres du circuit, se remboursera lui-même avec prime à la clé. Pour en finir avec les chiffres, réalisons que 900.000€ / mois équivalent plus ou moins à la somme nécessaire à la création de 9 petites entreprises ou de 2 de tailles moyennes. Disons 3 petites pour une moyenne, cela nous fait quatre entreprises crées/modifiées par mois. Sur un an, cela donne 48. Sur 3 ans, 144. Pour un territoire de 10.000 habitants, c’est tout simplement le plein emploi, pour du travail de qualité, des entreprises viables et hautement intégrées aux territoires où elles se situent, non-délocalisables, circulaires, collaboratives et synergétiques.

Un processus de décision convivial

Au niveau des décisions, le Bureau d’Accompagnement de l’Agence aura pour mission d’organiser des Agora, qui seront des assemblées consultatives, délibératives et décisionnelles où les épargnants-investisseurs pourront clarifier leur vision, définir le plan de réalisation, fixer les priorités, évaluer les différentes offres correspondant à leurs appels à projets etc. Le tout sera transcrit dans une blockchain, son registre transparent des transactions, et officialiser dans le DAO que l’Agora s’est donné comme outil numérique de gouvernance et de validation. Une fois le prêt octroyé, le Bureau se chargera d’accompagner l’entrepreneur dans son aventure tout en prenant soin de l’intégrer à la vie locale, de laquelle son activité productive est désormais un élément essentiel.

Passer des PPP aux CPPP

À l’échelle de la Belgique, pour 10 millions d’habitants, cela représente un poste budgétaire de 12 milliards d’euros par an. Ce qui représente 4% de l’épargne totale belge. 1/25ème de toute l’épargne disponible. Autant dire que pas grand-chose soit nécessaire pour pouvoir créer en une décennie des territorialités prospères, autonomes, responsables financièrement, politiquement, socialement et environnementalement. Tout cela sans même avoir eu à toucher à un centime de cet autre argent qui est en grande partie le fruit de notre travail : le fameux argent public ! Manne financière à laquelle nous pourrions légitimement prétendre avoir accès, faisant que se profile la possibilité de partenariats communs-publics-privés convivialement déterminés. Précisons également qu’en vue de satisfaire des besoins requérant de plus gros investissements, plusieurs agences, dont les intérêts convergent, peuvent bien évidemment collaborer afin de parvenir à leurs buts. Ne l’oublions pas, la mutualisation des moyens est la pierre angulaire permettant de débloquer les effets de leviers du CSC.

CONCLUSION

Le Crédit Solidaire Citoyen peut-être un organe central capable de libérer l’avenir des perspectives sombres offertes par le système dominant actuel. Il offre à de nombreuses personnes des outils financiers efficaces qui ont été jusqu’ici exclusivement réservés aux plus fortunés. Par la création d’Agora, de DAO et de Bureaux d’Accompagnement, il instaure un authentique organe indépendant de démocratie participative et conviviale par lequel l’argent devient un moyen parmi d’autres au service de la prospérité et du bien-être commun. Antithèse donc d’un système générateur de rareté et d’un silencieux et sournois biocide généralisé. Un nouveau paradigme civilisationnel de nature écosophique pourrait en émerger : un modèle où enfin les hommes se respecteront entre eux et se considéreront comme autant de parties intégrantes et indissociables de leur environnement naturel.

LA MULTIVERSITÉ POPULAIRE c’est quoi ?

C’est un projet puisant son inspiration dans l’œuvre de George Deherme, ouvrier typographe anarchiste de la fin du XIXème siècle, co-fondateur des premières universités populaires. L’objectif est simple : l’émancipation par la connaissance de soi et des Mondes.

Multiversité pourquoi ?

Mon travail s’applique à décoder les mécanismes d’aliénation du pouvoir. Dans la Société Fractale, des propositions d’émancipation sont formulées par rapport au pendant politique de celui-ci. Dans le Crédit Solidaire Citoyen et le Réseau, ces propositions sont d’ordre économiques et commerciales. Elles sont relatives à l’argent et aux relations au sein d’un système d’échange donné. Il nous restait pour approcher un début de consistante complétude à formuler une proposition par rapport à l’antichambre du « Pouvoir » : sa fabrique des Savoirs, ses universités, ses écoles. Tout ces lieux où se transmettent les connaissances favorisant sa reproduction, son maintien et son expansion. De la crèche aux plus hauts grades académiques, c’est une vision toujours plus univoque et homogénéisante, technocratique et élitiste du monde qui se trouve renforcée. La Multiversité cherche à amener de la plurivocité et de l’hétérogénéité dans la transmission des savoirs et des savoirs faire. Face à l’uniformisation des Mondes et à la réduction des horizons physiques, émotionnels, intellectuels et spirituels, sa mission est que par sa vision et ses méthodes systémiques, holistiques et multidimensionnelles, elle puise élargir les seconds et faire que les premiers puisent toujours révéler et exprimer l’infinité de leurs nuances. À faire en sorte qu’émerge dans la population, la conscience de la coexistence simultanée de multitudes illimitées d’univers en transformation constante.

Et populaire alors ?

Nous le savons, le système actuel est élitiste et technocratique par nature. L’adjectif populaire accolé à notre Multiversité n’oppose pourtant pas les personnes faisant partie de l’élite au peuple. Populaire est ici compris comme tous les savoirs disponibles présents à un moment ‘x’ au sein de la population. Le rôle de la Multiversité est dès lors de les rendre convivialement, d’autant plus disponibles et accessibles à toutes et à tous. La population contient en son sein tous les savoirs dans tous les domaines. De toute l’histoire de l’humanité, jamais autant de personnes n’ont su autant de choses en même temps. La Multiversité a donc pour mission de contribuer à ce que toute cette abondance de connaissances, s’opposant à la compartimentation de leur illusoire et organisée rareté, puissent être partagées, puissent circuler de la manière la plus fluide possible afin de participer à l’émancipation commune. Ici à nouveau, nous voyons comment le paradigme écosophique vient résoudre celui du système dominant. La rareté cédant la place à l’abondance, l’accumulation à la circulation. Il va sans dire, que la compétition elle-même se subordonne à la coopération. Rien ne disparaît, mais tout se transforme. La Multiversité pose la question : « que deviendrait notre société si l’objet de la principale compétition était de savoir qui coopère le mieux et encore mieux, qui crée les meilleurs outils de coopération permettant à tous les autres de mieux coopérer ?

Avec qui, où et comment?

Toute personne désireuse de transmettre ou d’apprendre un savoir et un savoir-faire est la bienvenue. Comme décrit dans la définition du glossaire, la Multiversité peut avoir lieu sous un arbre, dans une classe, un amphithéâtre ou un banc public. Il peut y être question de callisthénie, de mécanique quantique, de danse contemporaine ou traditionnelle, d’herboristerie ou de street-art. Tout sujet confondu, ce qui caractérise avant toute chose la Multiversité, c’est la création d’une hiérarchie naturelle favorisant des échanges respectueux entre les êtres, tant pour les savoirs et savoir-faire généralement attribués à l’hémisphère droit du cerveau que pour ceux relatifs au cerveau gauche. Pour le comment, l’avenir nous le dira. Mais une chose est certaine, uniquement physique, elle perdra en capacité d’essaimage et de diffusion. Uniquement numérique, elle perdra en profondeur d’implantation et en capacité anthropologique de transformation. Les deux modalités sont complémentaires et donc nécessaires.

Mais concrètement, le projet c’est quoi ?

Malheureusement, répondre maintenant serait prématuré. Le Crédit Solidaire Citoyen et le Réseau étant pour l’instant prioritaire. Une série d’interviews est néanmoins déjà en cours de réalisation.